Qu’est-ce que l’estime de soi ? C’est une auto-évaluation de ce que nous sommes et sommes capables de faire. C’est un regard jugeant pouvant être positif s’il vous permet l’action, la mise en mouvement pour affronter les difficultés de l’existence mais qui peut s’avérer négatif s’il engendre une dépréciation qui vous immobilise et provoque une souffrance. L’estime de soi est par conséquent le liant de l’amour de soi (se connaître et s’aimer comme nous sommes, s’écouter, ressentir ses besoins), de la vision que nous avons de nous-mêmes (se croire capable de, échafauder des projets) et de la confiance en soi (ne pas craindre l’échec et le regard de l’autre).
Comment cette structure se traduit dans la névrose ? Lorsque l’individu a un défaut d’estime de soi, il met en place des mécanismes de défense qui sont l’évitement, le retrait, le déni, la projection, le fantasme, la rêverie, la rationalisation et la compensation. Ces mécanismes sont nécessaires pour que le sujet garde une certaine homéostasie. En effet, ils permettent de protéger l’estime de soi et surtout ils permettent au sujet de ne pas être confronté brutalement à la réalité. Ils offrent donc une relative sécurité et dans cette perspective ils sont salvateurs. En revanche, lorsqu’ils sont « utilisés » systématiquement et à l’excès, ces derniers offrent une sécurité illusoire qui peut s’avérer destructrice. Ils se transforment alors en feintes, en cachette pour le Moi et empêchent le sujet de réfléchir à sa souffrance et aux conséquences qu’elle implique. Si le mécanisme de défense devient un automatisme, le sujet ne pense plus et par conséquent n’est plus, ce qui abaisse une fois de plus l’estime de soi. C’est une spirale vicieuse descendante.
Pourquoi la personne a faible estime de soi a-t-elle recours systématiquement à ces mécanismes de défense ? C’est la peur de l’échec qui conditionne cette automatisation. En effet, l’individu voulant à tout prix ne pas connaitre l’échec, il se sécurise et tente de protéger son peu d’estime de soi. C’est là, qu’inconsciemment il se leurre car les mécanismes de défense n’agissent pas sur le développement de l’estime de soi, ils entretiennent sa peur. De ce fait, il va utiliser une énorme énergie à se prémunir des échecs en vain, au lieu d’apprendre à gérer le risque. Qu’entend-on par risque ? Il peut s’agir du risque de la critique, du risque du rejet, du risque d’être réellement vu. Or le risque est un élément incontournable pour récolter succès, réussite, gratification et bien sûr développer et faire grandir l’estime de soi.
Les mécanismes de défense cités plus haut vont alors induire des comportements compensatoires qui peuvent s’avérer nocifs. Nous pouvons en citer quelques uns :
- La réussite à travers l’autre
- L’enfermement dans le virtuel, la rêverie
- L’isolement, le repli sur soi
- L’intégration dans un groupe de pairs en échec
- L’auto-sabotage
- L’alcoolisme
- Les troubles des conduites alimentaires...
Est-il possible d’agir sur l’estime de soi, de la développer, de la faire croître ? Oui c’est possible ! Cela consiste en un travail entreprit dans 3 domaines consécutivement : le rapport à soi-même, le rapport à l’action, le rapport aux autres.
Quelle thérapie pour le défaut d’estime de soi ? La psychothérapie, par sa définition, est la plus appropriée. Vous avez le choix entre une psychothérapie de type analytique ou de type comportementale et cognitive. Pour ma part, j’allie les deux courants afin que la thérapie vous apporte des réponses sur votre histoire mais également vous donne des outils concrets pour que, dans votre vie de tous les jours, vous puissiez retrouver un équilibre. Que vous vous revalorisiez à vos yeux, que vous preniez conscience de vos capacités, que vous vous remettiez en mouvement et que vous n’ayez plus peur de l’autre afin d’exprimer vos besoins, du soutien et de ce fait créer du lien.